Tuesday, July 17, 2007

A pound of flesh

Encore un bail que je n’ai pas écrit. Heureusement le blog Vietnamo-picard a eu pleins de mise à jour qui m’ont vraiment donné beaucoup de pêche. Je pense que la clef c’est d’écrire, même si c’est un tout petit peu. Car c’est toujours précieux de partager, même si ce n’est pas parfait, même si ce c’est pas très bien écrit.

J’ai passé le week end dernier à la campagne pour enregistrer avec The Last To Know. Aaron part en Californie, Jon part à Long Island : le groupe explose. Nous sommes en bons termes, c’est juste triste, c’est tout. Alors je me pose de nouvelles questions : dois-je reprendre les cours de basse ? Reprendre la contrebasse ? Changer de genre et m’essayer à autre chose, le jazz ? Mike au studio m’a proposé de revenir cet automne pour enregistrer des sessions. Moi, un musicien mercenaire engagé pour des sessions ? On aura tout vu. En tout cas je n’ai pas très envie de retrouver un nouveau groupe rock tout de suite, passer des auditions, devoir recréer une dynamique : c’est drôle comme quitter un groupe fait toujours l’effet de quitter une petite copine : on se dit toujours qu’on ne retrouvera jamais le même équilibre et la même dynamique. Enfin comme j’ai appris la nouvelle mercredi dernier j’étais tout tristoune jeudi et quand c’est comme ça, il y a bien quelque chose que je peux faire pour me remettre les pieds sur terre et me faire sentir que j’existe, tout en me faisant plaisir : cuisiner quelque chose de bon.

J’ai donc décidé de tenter une recette qui me paraissait Shakespearienne par son aspect brut et sanglant et qui s’est avérée Herculéenne par l’ampleur de la tâche et par la quantité de produit fini. J’ai fait des rillettes maison !
Je voulais suivre la recette de Porchop Express qui elle-même est reprise du livre Pork & Sons de Stéphane Reynaud's. J’ai comparé plusieurs recettes et finalement j’ai choisi celle-là non parce qu’elle est authentique (il utilise du romarin, de l’oignon, et du vin blanc) mais pare que J. Slab de Porkchop Express l’a testée et tout le monde sait que j’ai une admiration infinie pour J. Slab depuis que j’ai lu sa description du Bánh Mì parfait.
Le seul problème c’est que je me suis complètement trompé de quantité quand j’ai acheté la viande (ça arrive quand on est tristoune), j’ai acheté 3,5 kg d’épaule de porc au lieu de 0,5 kg.
En plus, j’ai acheté une épaule avec l’os, donc il a fallu que désosse la bête avant de peser la quantité de viande et ajuster la quantité des autres ingrédients, le gras de porc, le vin. C’était pas beau à voir. Ame sensibles, vous êtes priés de ne pas regarder : pour découper la viande et la retirer de l’os, j’ai commencé bien proprement avec mon couteau bien aiguisé, puis quand j’ai atteint la partie plus proche de l’os, c’était plus dur. J’ai compris le sens figuré du verbe CHARCUTER. Et quand je dis charcuter, ce n’est pas style Williams-Sonoma, c’était plutôt la Guerre Du Feu si vous voyez ce que je veux dire, avec du sang qui gicle et tout ce qui faut. Enfin bref, une fois que c’était fait j’ai compris que j’avais tellement de viande qu’il me fallait multiplier toutes les quantités par 3.
Une fois désossé, il fait moins le malin

Verdict: 2,5 kg de viande, il faut que je multiplie mes quantités par trois!

Enfin bref, ça valait vraiment la peine. J’aime bien me dire que notre prochain dîner en amoureux avec Alex sera sur ma fire escape, avec une tartine de rillettes maison et quelques cornichons.

J’ai réajusté la recette pour qu’elle soit à dimension « humaine »:

Rillettes de Porc Maison
150 g de gras de porc découpé en gros morceaux
250 g de vin blanc
1 onion émincé
1 branche romarin
1 feuille de laurier
1 grosse livre de viande de porc découpée en gros morceaux
(épaule ou jambon je ne sais pas comment ça s’appelle : demandez à votre charcutier d’enlever l’os !!!)
100 g de poitrine de porc fumée
sel et poivre

Mettre l’onion, les herbes, le vin et le gras dans une grosse casserole, commencer à faire fondre le gras à feu très doux. Ajouter la viande et la poitrine de porc, saler et poivrer généreusement et laisser cuire 4 à 6 heures en remuant de temps en temps. Après ce temps, la viande doit être tendre et se défaire facilement. Retirer les herbes de la casserole, rectifier l’assaisonnement, mélanger et attendre que la viande soit assez froide pour être manipulée. Ecraser la viande avec une fourchette ou une grosse spatule en bois pour défaire les morceaux et obtenir une pâte un peu uniforme et une consistance parfaite qui vous rappelle la France. Ne pas hesiter a mettre le gras aussi c'est ce qui donne la texture. Mettre les rillettes dans de petits pots et mettre au frigo pendant 3 jours. Soyez patients. Dégustez enfin avec quelques cornichons et du bon pain. Donner un pot ou deux à des amis pour faire des heureux.

Vous connaissez beaucoup de recettes dont l'un des ingrédients est "gras de porc"


Le gras fond doucement


Au départ la viande est une peu rose

Après 6 heures de cuisson, la viande est toute jaune et elle se défait toute seule


Bien écraser la viande pour obtenir la bonne consistance


Je pense que j’ai assez de rillettes pour tenir tout l’hiver


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