
Rillettes de queue de Bœuf au vin rouge, sur lit de mini pommes sautées

Soupe de courge Butternut avec Jambon Parme et Crème Fraîche
Petit journal de bonnes choses a manger et de bonnes choses a cuisiner. Sans accent, ni cedille.
On reconnaît un bon bouillon à sa transparence, que l’on obtient QUE si on l’a fait mijoter sans le faire bouillir
Maman aime tellement les sèches de Chinatown qu’elle me demande d’en rapporter dans ma valise quand je rentre en France, ça vous rappelle quelque chose les « balikbayan » ?
Mes souvenirs de la « soupe du malade » ont depuis un an ou deux créé des moments exceptionnels de nostalgie, de cuisine, d’échange avec Alex qui a exactement les mêmes souvenirs d’une soupe que faisait sa Mère. Mais ces souvenirs sont loin d’être exacts. Ma mémoire a mélangé deux plats qui n’ont pas grand-chose à voir. Est-ce vraiment important ? Sans doute pas : si mes souvenirs ont fait que j’ai créé un plat que j’aime et que je fais souvent : sûrement pas. Mais l’expérience de me faire remettre les souvenirs en place par Maman a été intéressante, il a fallu qu’elle me montre les plats que je confondais : maintenant je sais quelle est la référence, la tradition, libre à moi de faire complètement différent.
Cette recette est donc la véritable recette de la vraie soupe du malade, qui est en fait une bouillie de riz, aussi appellée « Congee ». C’est une soupe que l’on trouve partout à 2 stations de métro de chez moi. Recette sans doute chinoise à l’origine mais qui fait partie des plats quotidiens pour les vietnamiens et qui utilise une base de bouillon de porc.
Chao « aux 5 parfums »
Pour la bouillie :
150 g de riz (3/4 cup)
500 ml d’eau (2 1/4 cups) plus 1 L d'eau par ajouts
Pour la garniture:
1 foie de porc
1 rognon de porc
6 boulettes de poisson
200 g de porc haché pour faire des boules (avec sel, poivre et farine)
Crevettes (pelées et nettoyées)
1/2 teaspoon de farine
Glutamate de sodium
Coriandre
Ciboule
Gingembre
Huile de sésame
Chauffer le riz et les 500ml d'eau à feu moyen. Quand ca bout (5-6 minutes) couvrir et baisser le feu. Continuer à cuire 50 minutes en ajoutant de l’eau (5-6 cups ou 1 L en plusieurs fois). Au bout de 50 minutes, ajouter 3 cups de bouillon. Continuer à cuire 30 minutes jusqu’à obtenir la bonne consistance de bouillie.
Mettre dans une casserole la quantité de bouillie pour servir (une fournée) et chauffer à feu doux. Ajouter 2 louches de bouillon, assaisonner avec 1 pincée de Glutamate et une cuillère à soupe de Nuoc Mam.
Pendant ce temps, laver la viande à l’eau et couper en fines tranches. Couper les boules de poisson en deux. Mélanger le porc haché et la farine, saler et poivrer et ajouter 1 pincée de Glutamate, former des petites boulettes de viande assez grandes pour faire une bouchée.
Couper la ciboule et la coriandre en petits morceaux et couper le gingembre en petits filaments
Dans la casserole où la fournée de bouillie chauffe, ajouter la quantité de viande pour servir (une fournée) de crevettes, boulettes de poisson, foie, rognon et boulettes de porc.
Faire chauffer jusqu’à ce que la viande cuise (5 minutes environ) et servir. Garnir de gingembre, ciboule et coriandre.
Les poisons de Chinatown, bien choisis, ont ceci d’exceptionnel qu’ils sont extrêmement frais puisque certains sont vivants dans des aquariums. Je ne sais pas d’où ils viennent, s’ils sont bourrés de produits chimiques ou non, en tout cas, je sais qu’ils sont frais et que lorsque je les consomme, ils sont morts depuis quelques heures ou à peine plus.
Cette fraicheur fait vraiment une différence. La recette très simple de Maman qui est expliquée ici est basée sur le goût basique d’un poisson cuit à l’eau. Nous avons choisi un tilapia qui était vivant quatre heures avant que nous l’ayons mis dans la casserole et il a donné un si bon goût au bouillon de cuisson que l’assaisonnement a été vraiment minimal.
Ca Canh Mang - Tilapia
1 tilapia entier de 1 kg (ou autre poisson qui tient bien la cuisson à l’eau sans se défaire)
3 tomates coupées en 8
1 gros onion coupé en gros morceaux
Rincer et placer le poisson dans le fond d’une casserole
Ajouter les onions autour et les tomates.
Couvrir à peine d’eau et cuire à feu fort
Au bout de 10 minutes. Retourner délicatement le poisson. Continuer à cuire sur feu fort 10 minutes. Baisser le feu si le poisson se défait trop.
Ajouter l’assaisonnement (ajuster en goûtant):
2 pincées de Glutamate de Sodium
5 teaspoon de Nuoc Mam
Arrêter le feu. Servir avec du riz
C’est la première recette que Maman ma montrée lors de sa visite. J’ai vu Papa et Maman manger cela des millions de fois. Mais ce n’est que lorsque je suis allé au Vietnam que j’ai pu comprendre le vrai plaisir de manger du Cua Rang Mui : sur la plage de Hoi An, lorsqu’une petite marchande a frit un crabe vivant devant moi avec du sel et du poivre et que je l’ai mangé tout entier avec les mains. C’est tellement bon et tellement simple que ça donne envie de vivre sur une île déserte et de ne manger que ça. Je ne sais pas si vous avez déjà pensé à ce que vous mangeriez si vous étiez sur une île déserte, je pense que ce que je ferais en premier c’est d’essayer de fermenter du jus de noix de coco et ensuite j’essaierai d’attraper des crabes. La recette de Maman ici est un peu plus élaborée, car elle sépare le corail du crabe pour en faire une sauce à part, ce qui est une excellente idée.
Cua Rang Mui
6 petits crabes bleus bien vivants
3 cuillères à soupe d’huile ordinaire
4 Gousses d’ail émincées
Rincer les crabes. Mettre l’ail dans une grande casserole, ajouter l’huile et chauffer à feu doux jusqu‘à ce que l’ail sente bon sans coloration.
Retirer l’ail de la casserole mais y laisser l’huile.
Couper les crabes en deux et ouvrir leur carapace pour récupérer le corail. Faire en sorte que le corail n’ait pas de morceaux solides, retirer ces morceaux s’il le faut. Mélanger le corail avec l’ail et réserver.
Il etait vivant juste avant que je ne le coupe
Mettre les crabes sans leur corail dans l’huile sur une couche (Il faudra faire deux fournées s’il y a trop de crabe pour la casserole)
Mettre la casserole avec les crabes et l’huile sur le feu et cuire à feu moyen en couvrant partiellement. Les crabes doivent devenir rouges. Mélanger de temps en temps en secouant la casserole. Retourner les crabes avec une pince pour que chaque face soit bien grillée. Cette cuisson dure environ 25 minutes.
Retirer les crabes de la casserole une fois cuits. Verser le mélange corail et ail dans la casserole, chauffer à feu moyen et ajouter une cuillère à soupe d’huile. Ce mélange cuit aura une consistance de crème homogène. Ajuster avec du sel et du poivre.
Remettre les crabes dans la casserole. Ajouter une demi-louche d’eau pour faire que la sauce puisse couvrir tous les crabes et mettre à feu fort. Mélanger pour bien couvrir tous les crabes et goutter une dernière fois.
Déguster avec les doigts en mangeant toute la chair et en suçant la carapace pleine de sauce, le tout servit avec du riz. On peut aussi mettre du riz dans le fond de la casserole pour le colorer et lui donner un bon goût de sauce de crabe et le servir à côté des crabes.
J'ai deja dit que je n'etait pas fan de magazine de cuisine. Pourtant, j'ai bien chope cette recette pas mal du tout dans un magazine, donc il ne faut pas trop m'ecouter. Le morceau de boeuf "Skirt steak" est bon comme ca donc pas besoin de vraiment le preparer de maniere speciale. En revanche, les haricots verts avec une sauce pesto ca c'est une bonne idee. Tellement bonne que ca m'a servi pour les recettes de Thanksgiving.
"Skirt steak" aux haricots verts, mais et pesto, pour 4
1,2 kg de skirt steak ( je vous promets que je vous trouverai les correspondances de morceaux entre anglais et Francais)
sel et poivre
Huile d'olive
1 epi de mais
300 g de haricots verts, equeutes
sauce pesto
Secher les steaks et les saler et les poivrer. Cuire l'epi de mais dans de l'eau chaude pendant 10 minutes puis retirer le mais de l'epi.
Cuire les steaks dans de l'huile d'olive environ 5 minutes. Transferer le steak une fois cuit sur une assiette et le laisser reposer 5 minutes avant de le trancher, il va continuer a cuire.
Pendant ce temps-la, cuire les haricots dans de l'eau bouillante puis les plonger dans de l'eau glacee pour arreter la cuisson et fixer la chlorophylle.
Rechauffer les haricots avec la sauce pesto et le mais dans une poele, trancher le steak et dresser.
1 Combine the basil in with the pine nuts, pulse a few times in a food processor. (If you are using walnuts instead of pine nuts and they are not already chopped, pulse them a few times first, before adding the basil.) Add the garlic, pulse a few times more.
2 Slowly add the olive oil in a constant stream while the food processor is on. Stop to scrape down the sides of the food processor with a rubber spatula. Add the grated cheese and pulse again until blended. Add a pinch of salt and freshly ground black pepper to taste.
Makes 1 cup.
Je n'avais jamais vraiment essaye de faire des French Toasts, mais comme j'avais du pain et des oeufs qui restaient, c'etait l'occasion. C'est drole que le pain perdu soit devenu un veritable plat de petit dej' ici. En tout cas ma premiere image de French Toast c'est celle de Kramer contre Kramer, qui a accompagne mes premieres images de New York avec Manhattan de Woody Allen aussi. Je pense que c'est bon quand on cuit a la poele le toast pour bien le carameliser et lui donner une belle couleur, mais le finir apres au four afin de bien cuire l'oeuf et faire gonfler le toast aussi.
Ne pas oublier les fruits et le sirop d'erable (j'ai mis du miel c'est bon aussi)
Pour cette recette, je me suis basé sur la recette de poulet rôti de Balthazar que j’aime beaucoup. Je l’ai modifiée pour y ajouter un ingrédient que Alex aime énormément : des olives. Quand on aime une saveur, un ingrédient, c’est amusant d’essayer de l’ajouter à une recette existante, et c’est assez facile de faire des découvertes délicieuses comme ça.
Dans la recette, il y a deux techniques que j’ai apprises et qui sont intéressantes.
D’abord le fait de glisser un mélange de beurre et d’herbes sous la peau du poulet, c’est une bonne manière de mettre une saveur sur l’extérieur du poulet (et pas seulement à l’intérieur comme le fait Papa).
D’autre part, le fait de faire dorer le poulet sur le feu avant de le passer au four, afin d’avoir une belle couleur dorée et grillée sans trop cuire la viande à l’intérieur. C’est une bonne technique qui explique certains détails des recettes : par exemple, pourquoi est-il important d’essuyer et de sécher le poulet avant de le cuire ? Parce que s’il est humide, la viande va cuire à la vapeur, et on veut vraiment GRILLER cette peau.
Le poulet est doré, il est prêt à mettre au four
Salade douce au foie de volaille et porto
Faites ce plat avec une belle salade toute simple. Privilégier des petites feuilles.
- Vinaigrette
Huile d’olive
75 ml d’huile d’olive
2 cuiller à café de vinaigre balsamique
1 cuiller à café de vinaigre blanc
sel et poivre
- Sauce au foie au porto
1 foie de volaille
100 ml de porto
1 échalotte émincée
1 gousse d’ail émincée
1 cuiller à café de vinaigre balsamique
1 cuiller à café de miel
un peu de farine
sel et poivre
Mettre le foie dans un peu de farine et le tapoter pour enlever l’excédent de farine. Chauffer une poêle à feu moyen et mettre une cuiller à soupe d’huile d’olive. Lorsque l’huile est chaude, cuire le foie sur tous les côtés, faire en sorte que le foie soit cuit à l’intérieur. Une fois cuit, retirer le foie du feu et mettre l’échalotte et l’ail dans l’huile de cuisson. Cuire 2 minutes.
Ajouter le Porto et faire flamber. Ajouter le vinaigre et le miel et laisser réduire de moitié.
Pendant ce temps, émincer le foie en petits morceaux. Lorsque la sauce a réduit, remettre le foie et mélanger pour lier le tout.
Laisser refroidir dans un bol.
Préparer la vinaigrette et la mettre sur la salade. Mélanger et dresser les assiettes. Verser la sauce Porto et foie sur la salade déjà dans l’assiette.
L’équilibre est établi quand la sauce sucrée par la miel et le porto vient répondre à la vinaigrette légère mais bien vinaigrée, et ça, c’est bon. C’est pour ça qu’il faut goûter les deux avant de servir et ajuster les doses. C’est le genre de salade où la salade n’est qu’une excuse. En fait ce que je voulais c’est surtout faire quelque chose avec ce foie. Et puis j’aime bien flamber des trucs aussi…
Le résultat : une salade avec une sauce mi-saléee mi-sucrée qui donne envie de manger plus souvent du foie
Pocher un oeuf
Techniquement, un oeuf poché est un oeuf cuit dans l’eau, avec le blanc de l’oeuf cuit suffisamment AUTOUR du jaune pour que l’oeuf ait une forme qui se tienne et qui retienne le jaune au milieu. Le jaune à l’intérieur doit être un tout petit peu cuit pour ne pas être cru mais être encore coulant. L’aspect d’un oeuf poché est important ; pour être appétissant, un oeuf poché doit avoir une forme régulière et lisse d’ovale sans filaments ni bouts de blanc qui dépasse.
Niveau de l’eau : Le niveau de l’eau a son importance car si vous avez trop d’eau, le jaune de l’oeuf (plus lourd) va aller au fond alors que le blanc ca se ballader vers le milieu et la surface, vous aurez un oeuf poché à la forme d’une comète (un noyeau de jaune suivi d’une queue faite de blanc), le blanc ne sera pas autour du jaune. Votre oeuf aura des grandes chances de casser car le blanc cuit ne crée pas une couche dure autour du jaune.
Température : Le niveau d’ébullition idéal est un tout petit frémissement avec une ou deux colonnes de bulles qui s’élèvent dans la casserole. Pas Plus. L’eau doit être chaude, mais vous devez absolument éviter les grands bouillons, grosses bulles ou quelque grand mouvement que ce soit dans l’eau : le blanc de l’oeuf avant de cuire est liquide et très fragile, il risque de se défaire et de partir dans tous les sens si l’eau est très agitée. En général, ce que je fais, c’est que j’ai fait bouillir l’eau à feu fort, puis je baisse le feu jusqu’à avoir juste une ou deux colonnes de bulles, ensuite je vérifie que la température est bien stabilisée, c’est-à-dire que le niveau d’ébullition reste le même pendant quelques 3 ou 4 minutes.
Vinaigre : Un petit peu de vinaigre ajouté à l’eau facilite l’opération (une ou deux cuillères à soupe pour une casserole, un petit peu suffit). Le but de cet ajout est d’accélerer la cuisson du blanc d’oeuf, en effet , l’acidité du vinaigre réagit avec les protéines du blanc d’oeuf et les font coaguler plus vite, tout le monde sait ça, non? (c’est beau wikipedia).
Bain glacé : En général, c’est très difficile de minuter la préparation d’un oeuf poché avant de le servir, surtout s’il faut en préparer plusieurs. Donc ce qu’on peut faire, c’est les pocher à l’avance, stopper la cuisson, les mettre de côté, et les plonger rapidement dans l’eau chaude juste avant de servir. Pour cela, il faut préparer un bain refroidissant dans un bol avec de l’eau et des glaçopns.
1ère etape: dépose
La dépose de l’oeuf doit être très délicate car le blanc qui est liquide au début doit rester autour du jaune et durcir autour du jaune. Si on cassait un oeuf directement dand l’eau, il y a des chances que le jaune plus lourd n’en fasse qu’à sa tête et se sépare du blanc ou du moins que le blanc n’entoure pas parfaitement le jaune. La technique c’est donc de casser l’oeuf dans une louche ou un petit bol, puis de poser la louche ou le bol dans le fond de la casserole, puis de verser l’oeuf et de le laisser glisser dans l’eau, dans un mouvement très statique en fait.
2ème étape : cuisson
Une fois déposé, on peut utiliser une cuillère pour rapporter vers le jaune ce blanc qui a tendance à partir sur les côtés. La cuisson va durer 4 minutes. Mais honnêtement, la meilleure manière de juger c’est de pousser l’oeuf avec une cuillère pour voir si l’intérieur est encore mou ou non (ce que l’on veut) alors que l’extérieur doit être ferme. Moi j’ai tendance à le cuire très peu (3 min. - 3 min. et demi), parce que d’une part j’aime bien quand le jaune coule, et d’autre part je préfère faire cela en avance et réchauffer l’oeuf au moment de servir.
3ème étape : refroidissement
Une fois le temps de cuissone écoulé, on peut sortir l’oeuf de la casserole avec une grande cuillère à trous (« écumoir » ?) ou bien avec une grand cuillère si on fait très attention. Déposer l’oeuf dans le bain refroidissant (eau et glaçons), ceci va arrêter la cuisson de l’oeuf. C’est aussi un bon moment pour couper avec des ciseaux le blanc en trop qui entoure l’oeuf et qui forme des barbes pas tres jolies. L’oeuf poché peut rester dans l’ eau jusqu’à ce qu’on l’utilise.
4ème étape : service
Au moment de servir, il suffit de déposer l’oeuf 30 secondes dans l’eau frémissante pour le réchauffer, puis le sortir de l’eau, l’égoutter sur un torchon propre et le servir. A ce moment là il n’importe peu si l’eau a du vinaigre ou non car le blanc est déjà formé (je préfère utiliser de l’eau non vinaigrée pour éviter d’avoir un goût de vinaigre sur l’oeuf).
Je vous épargne la recette de la frisée aux lardons, c’est en gros une salade frisée avec des croutons, des lardons, une petit vinaigrette faite un utilisant un peu du gras de lardon et un oeuf poché. La salade est réussie quand on arrive a combiner des croutons et des lardons chauds ou tièdes, avec l’oeuf encore chaud, tout cela sur la frisée fraiche. Il n’y pas de plus grand plaisir que de mettre sa fourchette dans l’oeuf poché tout blanc, pour y découvrir du jaune encore coulant, et de laisser la salade s’imprégner de ce jaune tiède. C’est un plat que j’aime beaucoup, car c’est le premier plat que j’ai fait du livre « Balthazar », et c’est l’un des premiers plats qui m’a donné cette envie de rechercher et de recréer les goûts et les plaisirs qui me manquent ici, qui sentent si bon la France, et qui me font me sentir à la maison.
L’avantage des bus de Chinatown, c’est qu’ils ne sont pas chers : $10 pour aller à Philadelphie, c’est moins cher que de prendre un taxi entre chez moi et le bureau. C’est vrai que ce sont des bus « de poule » et qu’on se croit vraiment en Asie quand les gens gueulent en chinois et se balladent avec des victuailles, sans même parler des odeurs douteuses quand on est assis au fond. Mais bon, quand on l’a pris plusieurs fois, on est habitué, on connaît les bonnes combines (ne pas s’assoir au fond en est une).
Un autre avantage, c’est que les bus de Chinatown partent et arrivent... dans Chinatown. Et ça, ça permet de se faire des petits plaisirs. Hier avant de prendre le bus, j’ai appelé Alex pour savoir si elle allait m’attendre pour dîner, et en discutant, je lui ai dit que je pouvais acheter une portion de canard laqué et des petits légumes chinois, ce serait assez facile d’apporter le tout à la maison en synchronisant une casserole de riz et le tour serait joué.
Et ça m’a fait penser à Maman. C’est le genre de chose que Maman ferait. Et je me suis senti très asiatique à cet instant précis. Je me suis senti très asiatique quand je suis monté dans le bus bondé avec mon sac en plastique rouge qui sentait bon le canard et mon autre sac avec des tiges de légumes qui dépassaient. Mais le plus beau, c’est que lorsque j’ai dit ça à Alex, elle a répondu : « that would be so good... ». Parce qu’évidemment, c’est aussi ce que sa maman faisait, c’est ce que font son oncle et sa tante tous les week ends quand ils vont au Connecticut, ou même quand ils reviennent des Philippines avec une glacière. Les asiatiques à l’aéroport qui ont pleins de cartons marrons avec des adresses écrites au marqueur et dont la taille et le poids dépassent les normes de la compagnie aérienne? C’est moi, c’est ma famille, c’est la famille d’Alex. En Tagalog, la langue des Philippines, il y a même un mot pour ces boîtes en carton : « Balikbayan », c’est vrai, regardez dans Wikipedia. Vous-êtes vous jamais demandés ce que ces cartons asiatiques contenaient ? C’est simple, ces cartons contiennent essentiellement des victuailles.
Bien évidemment, le canard laqué est toujours un régal, je l’achète toujours là où je vois des chinois faire la queue. En plus, à $9 dollars le canard entier coupé sous vos yeux, c’est du bonheur en forme de canard (le GROS canard est à $10 !). Un jour, je pense que mes parents vont ressortir toutes les photos de moi devant une devanture de canard laqué. Et oui, ça paraît ridicule aujourd’hui, mais quand j’étais petit et que je voyageais avec mes parents, on allait toujours dans le quartier chinois, que ce soit Londres, en Allemagne ou ailleurs. Et j’avais toujours une photo devant un restaurant de canard laqué. On ne change pas comme ça des habitudes de jeunesse.