Saturday, April 7, 2007

Un samedi à Philly


D’habitude le vendredi soir j’ai répète à New York et après je prends le train vers 10h00 pour aller a Philadelphie. Alex a cours tous les samedis matin alors en général je vais au marché pendant ce temps là. Il y a deux marchés à Philadelphie : le Reading Terminal Market qui est un marché couvert où il y a des restaurants et toute sorte de marchands de fruits et légumes, poissonniers et bouchers. Il est connu des touristes car c’est là qu’on peut voir des Amish vendre les produits de leurs fermes ou rouler des Pretzels devant vous. Le second marché est le marché italien qui est dehors et qui est resté très authentique. Les stands en bois y sont à même la rue, on y trouve des marchands d’huile d’olive, de pâtes fraîches et de fromage. Les cageots en bois sont brûlés sur place dans des grandes poubelles en métal autour desquelles les marchands se réchauffent l’hiver quand il fait très froid. Mais surtout, la qualité de la viande y est vraiment supérieure : on y trouve de vrais bouchers aux noms italiens : Esposito, Cannuli, Giordano.
Chez les freres Cannuli la specialite c'est le porc

Ils ont sur leurs étalages de la belle viande bien rouge et qui semble tout droite sortie des abattoirs, ils vendent du lapin, des tripes, des têtes de veau, des abats. On est loin de la viande toute standardisée et aseptisée qu’on trouve d’habitude aux Etats-Unis.
Ca fait plaisir de trouver un vrai boucher

Et il y a un côté un peu rétro, ringard qui rappelle les mauvais films de mafia et de petit banditisme. C’est un peu comme ça que j’imagine Little Italy à New York au début du siècle : avant la prohibition et avant Chinatown.

Une fois qu’Alex est partie pour ses cours vers 8h30 je me mets en route vers le marché italien. Pas très loin avant d’y arriver il y a un autre de mes quartiers préférés : Vietnamese Town !

Mon petit-dej'

Et oui à Philadelphie il y a un quartier où les boutiques et les restaurants sont tous vietnamiens, alors bien sûr je ne résiste pas à la tentation de m’offrir le petit-dej’ idéal avant d’aller au marché : un bagel ? des œufs au bacon ? non : un grand bol de Phở đặc biệt de chez Phở 75 avec toutes les viandes bizarres les bonnes sauces. Ça devrait me suffire pour affronter le froid et tenir la matinée.

Les légumes ne sont pas chers au marché italien : $1 les herbes, 75c la livre de tomates, $4 pour une livre de fettucine fraîches. J’ai décidé de faire du mouton, vu que c’est le week-end de Pâques et j’ai trouvé une recette dans mon livre de recettes de Balthazar qui me paraît pas mal, une recette d’épaule d'agneau braisée au vin blanc. Le problème c’est que lorsque je demande une épaule d'agneau au monsieur de chez Esposito’s, il me présente un monstre de 10 kilo : ça va faire un peu beaucoup. Alors je me rabats sur des morceaux plus petits de la jambe. 3 livres pour Alex et moi, ça devrait faire l’affaire.

L'agneau chez Esposito est tres abordable

Je trouve facilement le reste des ingrédients : thym, romarin, basilic, un bulbe de fenouil, carottes, céleri, oignon (j’adore que Balthazar soit si classique et utilise la mirepoix partout), des tomates, des poivrons et de l’ail bien sûr. Je m’en tire pour même pas $15. Le bonheur.
Alex m’a demandé d’acheter du gruyère et du prosciutto vu que c’est sa source d’alimentation exclusive en ce moment alors je m’arrête chez Di Bruno.
Chez DiBruno, on vous fait gouter tout ce que vous achetez

Hyper cher le magasin, mais ca vaut tellement la peine. Ils arrivent à te dire exactement d’où telle ou telle huile d’olive provient, ils te font goûter leurs différents fromages et jambons. Cette boutique me rappelle toujours Nicolas et Guigone parce que c'est la qu'on venait acheter des victuailles avant de se faire des petits diners chez eux... de bons souvenirs de Philly!
Des fromages et des saucissons qui pendent de partout: j'ai envie de tout acheter

Après avoir dépensé une fortune en jambon cru d’Italie et des Etats-Unis (il m’a convaincu que ca valait la peine de le goûter), le vendeur de chez Di Bruno qui porte une veste à double boutons comme un cuisinier d’un grand restaurant me demande de participer a leur concours du meilleur fromage du magasin : un équivalent fromager du March Madness (basket). Ils sont arrivés à la demi-finale et il me demande de voter entre un Roquefort de luxe du nom de Carles et un brebis du Canada. Mon cœur ne balance pas longtemps et je vote tout de suite pour le Roquefort avec une petite pensée pour Nicolas qui la semaine dernière m’a dit « c’est pas mal ton blog mais il faudrait que tu parles un petit plus de fromage ». C’est vrai que le Roquefort Carles a quand même une finesse que je n’avais jamais goûtée avant, il est épicé juste ce qu’il faut, est fondant, et a un équilibre incroyable pour un fromage qui par définition est très fort. A $34.99 la livre, je ne me laisse pas tenter et je vote... mais je n'achete pas !
Qui va gagner la competition du meilleur fromage de la boutique?

Il est bientôt 11 heures et il est temps d’aller retrouver Alex à la sortie de ses cours. On cuisinera ce soir ou demain.


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